Agrisculpture
Can we cross the plain of the Rhone and appreciate the landscape withoutour eyes focusing systematically on the summits? It is doubtless this resistance of the gaze to be posed on the agricultural plain which was the starting point of this project. For beauty, circulate further, it’s higher.How to modify a weary perception of the plain of Valais where each plot hasbecome useful property and where the orchard frames jerk the landscape? There are no great hiking trails on the roads along these lands, no millet gleaners either, labor and disarray are competing for a place on the wobbly throne of the contemporary peasantry. Leave the main roads and enter these places where the presence of a visitor is doomed to arouse suspicion. To discover a little bit everywhere, disparate elements, strewn on the ground, whose precise use can not be described.
"It is the viewer who does the work"
in French, Duchamp bears his name well.
These agrisculptures are as much involuntary sculptures exposed to the open air, witnesses of an intensive agricultural activity governed by its own rules and tools.
There is indeed the trace of an author behind each territory, the disposition of spoiled apples on fresh ground to the methodical stacking of vegetable crates. Then a certain laissez-faire too, where all the materials remain potentially useful and pile up in the corners, in the meantime.
Anonymous most of the time, authors of this land do not sign their fruits and vegetables.
Photography here formalizes a witnessing, offering these forms a new status, that of work of art.
"It is the viewer who does the work"
in French, Duchamp bears his name well.
These agrisculptures are as much involuntary sculptures exposed to the open air, witnesses of an intensive agricultural activity governed by its own rules and tools.
There is indeed the trace of an author behind each territory, the disposition of spoiled apples on fresh ground to the methodical stacking of vegetable crates. Then a certain laissez-faire too, where all the materials remain potentially useful and pile up in the corners, in the meantime.
Anonymous most of the time, authors of this land do not sign their fruits and vegetables.
Photography here formalizes a witnessing, offering these forms a new status, that of work of art.
Peut-on traverser la plaine du Rhône et en apprécier le paysage sans que son regard s’échappe systématiquement sur les sommets? C’est sans doute cette résistance du regard à se poser sur la plaine agricole qui a été le point de départ de ce projet.
Pour le beau, circulez, c’est plus haut. Comment modifier une perception lassée d’une plaine valaisanne où chaque parcelle est devenue propriété utile et où la trames des vergers saccade le paysage? Pas d’itinéraires de grande randonnée sur les chemins qui bordent ces terres, pas de glaneuses de Millet non plus, labeur et désarroi se disputent une place sur le trône bancal de la paysannerie contemporaine. Quitter les axes principaux de circulation et pénétrer dans ces lieux où la présence d’un visiteur est condamnée à éveiller les soupçons. Découvrir un peu partout, des éléments disparates, jonchants le sol, dont on ne saurait décrire l’usage précis.
«C’est le regardeur qui fait l’œuvre». Duchamp porte bien son nom. Ces agrisculptures sont autant de sculptures involontaires exposées au grand air, témoins d’une activité agricole intensive régie par ses propres règles et outils. Il y a bien la trace d’un auteur derrière chaque territoire, de la disposition de pommes avariées sur la terre fraîche à l’empilement méthodique de caisses à légumes. Puis un certain laisser-aller aussi, où toutes les matières demeurent potentiellement utiles et s’amoncellent dans les coins, en attendant. Anonymes la plupart du temps, les auteurs de cette terre ne signent pas leurs fruits et légumes. La photographie en formalise ici le témoignage, en offrant à ces formes un nouveau statut, celui d’œuvre d’art.
Pour le beau, circulez, c’est plus haut. Comment modifier une perception lassée d’une plaine valaisanne où chaque parcelle est devenue propriété utile et où la trames des vergers saccade le paysage? Pas d’itinéraires de grande randonnée sur les chemins qui bordent ces terres, pas de glaneuses de Millet non plus, labeur et désarroi se disputent une place sur le trône bancal de la paysannerie contemporaine. Quitter les axes principaux de circulation et pénétrer dans ces lieux où la présence d’un visiteur est condamnée à éveiller les soupçons. Découvrir un peu partout, des éléments disparates, jonchants le sol, dont on ne saurait décrire l’usage précis.
«C’est le regardeur qui fait l’œuvre». Duchamp porte bien son nom. Ces agrisculptures sont autant de sculptures involontaires exposées au grand air, témoins d’une activité agricole intensive régie par ses propres règles et outils. Il y a bien la trace d’un auteur derrière chaque territoire, de la disposition de pommes avariées sur la terre fraîche à l’empilement méthodique de caisses à légumes. Puis un certain laisser-aller aussi, où toutes les matières demeurent potentiellement utiles et s’amoncellent dans les coins, en attendant. Anonymes la plupart du temps, les auteurs de cette terre ne signent pas leurs fruits et légumes. La photographie en formalise ici le témoignage, en offrant à ces formes un nouveau statut, celui d’œuvre d’art.